Le secrétaire général David Leitch a été invité par le Bureau de PARBICA à assister à sa Conférence organisée au mois d’août à Honiara (Iles Salomon). Malheureusement pour lui, mais pas pour moi, d’autres engagements l’ont retenu ailleurs et je m’y suis rendue à sa place. Les pays du Pacifique qui font partie de PARBICA sont fiers de leur accueil traditionnel et chaleureux. C’est ainsi que la Conférence a débuté par l’habituelle distribution des « sacs du conférencier », mais aussi par l’accroche au cou des visiteurs de très belles guirlandes traditionnelles de fleurs tropicales composées à la main.
 
 
Le thème de la Conférence était : « Conduire les archives vers l’ère du numérique : personnel, professionnel, institutionnel ». La Conférence a débuté par un discours inaugural de haute volée réalisé par Ruth Lioqula, première femme secrétaire de cabinet des Iles Salomon. Elle a plaidé la nécessité d’être non seulement un chef de file dans ce domaine mais aussi de « fourrer son nez partout ailleurs ». Elle a également parlé de l’information comme d’un outil puissant pour lutter contre la corruption et pour engager la responsabilité des dirigeants. Elle a affirmé que nous n’avions pas besoin d’être seulement de « bons chefs de file mais aussi de bons pratiquants et de bons vendeurs afin de conduire les autres dans le droit chemin, de faire notre boulot, d’être prêts à s’adapter, à modifier nos plans pour laisser les autres tirer profit de nos idées sans attendre une quelconque contrepartie ». J’ai été particulièrement frappée par ce qu’elle a dit du patrimoine culturel – de la mémoire – des insulaires. Elle nous a raconté comment la forêt était jadis l’endroit où ils pouvaient retrouver le chemin de leurs ancêtres, ce qui n’est plus vrai aujourd’hui, et comment les archives restaient désormais le seul moyen de renouer avec eux. C’était très fort d’entendre quelqu’un percevoir la valeur des archives avec tant de force et donner des conseils sur la manière de gérer l’avenir du secteur, ainsi que l’ensemble du champ patrimonial, notamment auprès des politiques.

 

Margaret Crockett à la conférence PARBICA 15
Jenny Scott
Des études de cas et des projets en matière de direction et de collaboration ont été exposés au cours des autres séances de la Conférence. Il y a eu la présentation d’un projet de gestion des documents au sein du gouvernement des Iles Salomon basé aux Archives nationales dirigé par une australienne, Catherine Green. Cette intervention a été suivie d’un rappel des différentes bourses du FIDA octroyées à PARBICA : un projet pour la conservation d’une collection majeure des Archives des Iles Salomon ; l’accueil de stagiaires venus de Palau et des Fidjis par les Archives de Nouvelle Zélande ; et des ateliers sur la « Boîte à outils pour une bonne gouvernance » à Tuvalu. Il y a également eu des séances sur les archives Web du Pacifique et sur le programme Mémoire du Monde (au cours de laquelle j’ai pu faire une courte présentation du projet ICA-UNESCO en collaboration avec l’IRMT, sur le développement des modules-pilotes d’un cursus de conservation numérique), une table ronde où chaque représentant a fait le compte-rendu des récents développements archivistiques de son pays, et une séance finale sur la Déclaration universelle des Archives. La fin de la Conférence a été marquée par une visite aux Archives où nous avons assisté à un spectacle de danses traditionnelles et à une interprétation de l’hymne des Archives nationales.
A côté de la Conférence à proprement parler, le programme offrait trois ateliers : celui sur la « Boîte à outils pour une bonne gouvernance » ; le développement d’une stratégie de numérisation ; la mise en œuvre d’un programme de formation adapté à chaque pays (basé sur le pack ICA/SAE Former les formateurs). Il y a également eu des séances sur ICA AtoM et les opportunités de collaboration avec l’ICA, ce qui m’a donné l’occasion de parler de tout ce que l’ICA peut offrir et d’encourager les participants à s’impliquer.
J’ai été frappée par l’esprit communautaire qui régnait chez les participants qui ont développé une connaissance réciproque les uns des autres depuis tant d’années. Les membres australiens et néo-zélandais fournissent clairement un important soutien pratique et logistique aux opérations de la Branche mais il est tout aussi évident qu’il y a eu des progrès constants au sein de PARBICA pour développer les connaissances et la compétence de ses membres. La « Boîte à outils pour une bonne gouvernance » est un exemple extraordinaire d’approche stratégique du défi consistant à mettre en œuvre la gestion des documents dans les gouvernements insulaires. C’est devenu une seconde nature chez les membres historiques qui cherchent à améliorer leurs capacité à diriger et former leur propre personnel. J’ai été très chaleureusement accueillie dans cette Branche qui est la plus éloignée de toutes les Branches de l’ICA et dont les membres ne peuvent que rêver participer à l’une des Conférences annuelles. Ils étaient visiblement enchantés d’avoir quelqu’un du Secrétariat de l’ICA à leur côté pour l’événement et c’était réellement un privilège d’avoir l’occasion de les rencontrer et d’en apprendre davantage sur leurs réussites et défis quotidiens.
Margaret Crockett
Secrétaire générale adjointe, Conférences

Tous les participants de PARBICA 15 réunis, Honiara, Iles Salomon
Jenny Scott