EGIM – Déclaration de Tandanya - Adélaïde

Raymond Frogner | Traducteur : Christine Cross | 26 October 2020

À l’occasion de la Conférence de l’ICA tenue à Adélaïde (Australie) en octobre 2019, la Commission du Programme de l’ICA a décidé de la création d’un Groupe d’experts sur les affaires autochtones (EGIM). Petit à petit, l’idée d’un tel groupe avait fait son chemin au sein de l’ICA à la suite de la publication, le 13 septembre 2007, de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones (DNUDPA). L’EGIM constitue donc la réponse à l’appel lancé par la DNUDPA pour la reconnaissance par les institutions culturelles de la valeur des supports traitant de l’identité autochtone. Début 2019, un comité ad hoc composé de représentants des peuples autochtones des quatre coins du monde a échangé régulièrement par téléphone pour préparer la Conférence de l’ICA. C’est dans le cadre de ce comité que certaines décisions essentielles ont pu être prises pour jeter les bases nécessaires au bon fonctionnement de l’EGIM. Le comité a également élaboré un ordre de mission en vue de structurer le travail du groupe.

Pour préparer le Sommet sur les affaires autochtones devant se dérouler dans le cadre de la Conférence de l’ICA, les membres du comité ad hoc ont fixé un certain nombre d’objectifs à long terme. Parmi les objectifs les plus importants, il s’agissait de prévoir :

  • L’autochtonisation des descriptions et des titres des rubriques utilisés en archivistique ;
  • Une approche archivistique de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones ;
  • Une politique permettant de conserver et d’assurer l’accessibilité des langues autochtones présentes dans les différents documents d’archivage ;
  • Des stratégies permettant d’assurer la survie de l’histoire orale des peuples autochtones ;
  • Le rôle des archives dans l’appui aux initiatives prises par les communautés visant à réclamer leurs droits et à demander des réparations.

Le comité ad hoc a ensuite transformé ces objectifs en une déclaration officielle de l’ICA. Remis le 25 octobre 2019 au Procureur général de l’Australie-Méridionale lors d’une cérémonie organisée dans le cadre du Sommet sur les affaires autochtones de l’ICA, le document en question porte le titre de Déclaration de Tandanya – Adélaïde. Il énumère quelques paramètres d’interprétation essentiels à la définition et à la gestion des relations entre les autorités colonisatrices (culturelles, juridiques et politiques) et les communautés autochtones autour des principaux enjeux de la mémoire sociétale.

À ce jour, la déclaration a recueilli des réactions positives et semble atteindre le but qui lui a été fixé, à savoir servir de plateforme pour mettre en œuvre le volet archivistique des recommandations de la DNUDPA. En octobre 2020, le Conseil des autorités archivistiques et documentaires d’Australasie (Council of Australasian Archives and Records Authorities – CAARA) l’a officiellement reprise à son compte dans la publication suivante : https://www.caara.org.au/index.php/news/ (en anglais uniquement). Les autorités archivistiques nationales du Canada s’apprêtent également à annoncer publiquement leur soutien à ce document qui existe dans de nombreuses langues des nations membres de l’UNESCO.