#IAW2025 Webinaire – Archives, mémoires plurielles et construction de la paix : expériences issues des communautés, territoires et identités

Cette intervention présentera les efforts menés par les Archives nationales du Chili pour valoriser la mémoire des communautés historiquement marginalisées, en particulier les communautés LGBTQ+ et les organisations trans. Un projet collaboratif est actuellement en cours avec ces organisations, autour de la mémoire collective et de la transmission intergénérationnelle. L'intervention mettra aussi en lumière le rôle des archives dans les parcours de professionnalisation de jeunes personnes trans, qui trouvent dans l’archivistique un espace de dignité, d’apprentissage et de reconnaissance à travers l’histoire et la mémoire.

Licenciée en théorie et histoire de l’art (Université du Chili), titulaire d’une licence en esthétique et d’un doctorat en histoire (Université pontificale catholique du Chili). Elle est directrice des Archives nationales du Chili, où elle travaille depuis 2005. En tant que coordinatrice des Archives historiques, elle a fondé en 2011 les Archives des femmes et des genres. Elle est présidente de l’ALA depuis 2019.

Cette présentation propose une analyse critique des défis liés à la construction de politiques publiques d’archives en faveur de mémoires démocratiques. À partir de l’expérience colombienne, elle examine les tensions et les apprentissages issus du dialogue entre l’État, la société civile, les entités de défense des droits humains et les communautés ethniques dans le contexte de la justice transitionnelle et de la paix.

Docteur en histoire comparée, politique et sociale (Université autonome de Barcelone), chercheur et éducateur engagé dans des projets académiques et communautaires autour de la mémoire historique, des droits humains et des archives. Il a été conseiller pour des institutions telles que le Centre national de mémoire historique (Colombie) et la coopération allemande (GIZ). Actuellement, il est sous-directeur de la politique archivistique à l’Archive générale de la Nation en Colombie et enseigne dans plusieurs universités des cours sur les archives, les droits humains et la diversité.

Cette présentation propose une réflexion provocatrice : qu’entend-on par « archive » ? Du point de vue des peuples autochtones, les archives ne se limitent pas au papier, aux documents ou aux collections institutionnelles. Elles sont des territoires vivants de mémoire, construits au quotidien à travers l’oralité, les expériences vécues, les savoirs ancestraux et les luttes historiques. La mémoire autochtone ne suit pas une temporalité linéaire occidentale, mais s’inscrit dans des cycles – ceux de la nature, de la parole des ancien.ne.s, des résistances des jeunes, des rituels transmis de génération en génération. L’oralité est notre archive, et le territoire en est le support. Repenser les archives autochtones, c’est remettre en question les silences imposés par la colonialité. C’est aussi revendiquer le droit à notre propre mémoire comme fondement de toute politique de justice historique.

Juriste autochtone du peuple Kimbaya, originaire du Resguardo La Iberia (Caldas, Colombie). Spécialiste en droit environnemental et durabilité, elle a occupé des postes de responsabilité au sein du Ministère des peuples autochtones du Brésil, notamment dans les domaines de la justice transitionnelle et de la protection territoriale. Elle est actuellement coordinatrice du programme de désintrusion au sein de ce ministère et collabore avec plusieurs centres de recherche sur les droits humains, la justice climatique et le développement durable. Elle mène des recherches en droit pénal, droit international, droit environnemental et droit autochtone, avec un intérêt particulier pour la souveraineté alimentaire, les transformations agraires et les épistémologies autochtones.

Titulaire de diplômes en systèmes d’information, bibliothéconomie et archivistique (Université de La Salle), ainsi qu’en sociologie (Université nationale de Colombie). Elle est également diplômée en gestion d’entreprise et détient un master en gestion documentaire et administration des archives. Forte de plus de 15 ans d’expérience dans les secteurs public et privé, elle a occupé plusieurs postes de direction à l’Archive générale de la Nation, notamment dans les domaines de l’assistance technique, du système national des archives et de la transformation numérique. Elle enseigne actuellement à l’Université de La Salle et fait partie de l’équipe de la Direction des archives des droits humains du Centre national de mémoire historique.