Pour la ressource du mois, nous avons voulu mettre en avant une vidéo (en anglais) créée par EGAD (Group d’Experts sur la Description Archivistique) présentant Records in Contexts (RiC).
Nous avons rédigé un bref résumé de cette ressource pour vous donner une idée de son contenu ainsi que la raison pour laquelle elle a été choisie.  
Résumé de la ressource    
Pourquoi l’avons-nous choisie ?  
Lors de la récente conférence de Rome, la dernière version, 0.2, de la norme Records in Contexts (RiC) a été présentée. RiC n’est encore qu’un projet, mais il est prévu que la version 1.0 de RiC soit lancée pour une utilisation opérationnelle par les archives d’ici la fin de l’année 2022 ou au début de l’année 2023. L’objectif de cette mise en évidence est de familiariser les gens avec les origines, l’objectif, les concepts et le fonctionnement de la norme en vue de ce lancement. Une autre raison de la mettre en ligne en tant que ressource du mois est d’encourager une large diffusion de cette vidéo pour ceux qui n’ont pas pu assister en personne à #ICARoma2022. 
Que trouverez-vous dans cette ressource ?    
La vidéo présente différents aspects de RiC, depuis sa conception en 2016 jusqu’à aujourd’hui. 
La norme a été rédigée par le Groupe d’experts sur la description archivistique (EGAD) de l’ICA, qui compte aujourd’hui 21 membres de 14 pays. La version 0.1 a été publiée en 2016, après quoi des commentaires ont été recueillis auprès de la communauté archivistique internationale. La version 0.1 a donc subi des révisions substantielles, qui ont permis de publier en 2021 la version 0.2 de RiC. La version 0.2 est désormais suffisamment mature pour être utilisée dans des projets. Après sa publication, un deuxième appel à commentaires a été lancé, et les commentaires reçus début 2022 sont en cours d’analyse et seront pris en compte pour élaborer la version 1.0. RiC 1.0 sera une recommandation officielle de l’ICA; elle sera publiée fin 2022 ou au début de 2023. 
RiC s’inspire des normes existantes en matière de description archivistique, notamment ISAD-(G), ISAAR-CPR et ISDF, mais cherche à surmonter certaines limites associées à ces normes. Ces limites incluent : un manque de cohérence, étant donné qu’elles sont toutes issues de processus distincts ; le fait d’être technologiquement et intellectuellement dépassées ; leur manque d’adoption (à l’exception d’ISAD(G)) par les institutions d’archives et les fournisseurs de logiciels ; et le fait de ne pas être basées sur des entités rigoureusement contrôlées et identifiées, laissant ainsi trop de place à l’interprétation.  
En réponse aux nouveaux développements technologiques (notamment autour des données liées, des technologies sémantiques et de la modélisation des domaines de la connaissance en graphes d’entités liées), l’interopérabilité est au cœur de RiC. RiC prend les normes existantes comme point de départ fondamental, tout en les actualisant et en les intégrant dans un ensemble cohérent. La norme permettra de relier et d’aligner les données descriptives des archives, des bibliothèques et des musées plus facilement qu’il n’est possible actuellement. Il sera aussi possible d’utiliser RiC en combinaison avec le dictionaire de données PREMIS pour les métadonnées de préservation des archives électroniques.
RiC se compose de quatre éléments : 
RIC-IAD (Introduction à la description archivistique) : ce texte replace RiC dans le contexte de l’histoire de l’élaboration par l’ICA de normes pour la description archivistique. 
RIC-CM (Modèle conceptuel) : un modèle conceptuel de haut niveau pour la description intellectuelle des archives. 
RIC-O (Ontologie) : une transposition technique de RiC-CM dans le langage OWL, qui peut être utilisée pour produire des métadonnées archivistiques sous la forme de données liées (en RDF). De même que RiC-CM est actuellement uniquement disponible en anglais, l’ontologie RiC-O est actuellement documentée uniquement en anglais, mais sa documentation sera bientôt disponible en français et en espagnol, et l’intention est de développer également des vocabulaires internationaux au fil du temps. 
RiC-AG (Directives d’application) : Fournira une feuille de route pour l’utilisation de RiC. RiC-AG sera publié en 2023.  
La vidéo est en trois parties. 
La première partie est assurée par Tobias Wildi, Université des sciences appliquées des Grisons (Suisse), et membre du groupe d’experts. Il présente les origines de RiC, son objectif, ses principes généraux de conception et son statut actuel. La deuxième partie est proposée par Bill Stockting, directeur des Archives royales (Royaume-Uni) qui explique la deuxième composante de RiC- RiC-CM (Modèle conceptuel). La troisième partie est donnée par Florence Clavaud, responsable du Lab des Archives nationales de France et membre exécutif d’EGAD, qui présente RiC-O (Ontologie), en utilisant des exemples concrets de son utilisation potentielle. 
RiC est une norme plus complexe que les normes existantes de description archivistique, et plus rigoureusement cohérente en interne. En même temps, elle permet de continuer à utiliser les normes existantes, mais à un niveau d’abstraction plus élevé. Son utilisation permettra une description reflétant plus exactement et plus complètement la nature très concrète des documents et la spécificité historique des processus matériels qui les ont produits. Elle élargira considérablement la capacité à comprendre les ensembles archivistiques, et à comprendre comment le tout est lié aux parties, et vice versa. Cela sera possible à la fois au sein d’un fonds d’archives donné, au sein d’une institution d’archives, dans le paysage informationnel plus large, et au sein de la société elle-même à un niveau global. La norme permet de décrire les archives de façon plus précise, plus nuancée et en exprimant la variété des relations qui les lient à leurs contextes. Il s’agit d’une norme très riche qui, fait important, a déjà évolué et continuera d’évoluer au fil du temps en fonction des besoins et retours de ses utilisateurs.
Les présentations de la vidéo expliquent de manière didactique pourquoi de tels niveaux d’abstraction sont nécessaires, et ce que cela signifie en pratique. Il s’agit d’une ressource très instructive, dense intellectuellement et riche en contenu. Elle peut être consultée et reconsultée, et sera également d’une valeur inestimable lorsque les institutions d’archives en viendront à utiliser RiC dans leur catalogage, une fois que la version 1.0 sera lancée plus tard cette année. Elle constituera également une ressource utile pour aider les institutions d’archives à décider d’utiliser ou non RiC. 
Découvrez la ressource en cliquant ici.