En mettant en évidence le travail émotionnel, l’empathie et la reconnaissance du pouvoir des archives au sein de la profession, cette table ronde propose quelques interprétations de ce que signifie, pour un archiviste, être informé sur les traumatismes et exercer son métier à la lumière de ces informations. Considérant l’influence des archives et leur capacité à affecter les individus et les pratiques archivistiques ou à en subir les effets, chaque membre de la table ronde effectuera une présentation de 15 minutes sur le thème général de la prise en compte des traumatismes dans l’archivage. Les thèmes abordés seront, entre autres, la documentation de la Commission de vérité et de réconciliation, les dossiers relatifs aux personnes placées en dehors de leur milieu familial, le deuil et l’archivage, ainsi que les processus de changement culturel. Cette table ronde tentera de démontrer que l’archivage tenant compte des traumatismes consiste à placer l’humain avant tout, en ayant conscience des besoins des communautés et de la capacité des archives à y répondre. La table ronde se conclura par un échange avec le public, approfondissant la notion d’archives et d’archivistes capables, de par leur nature, de tenir compte des traumatismes. Ces échanges permettront aux participants de parler des réussites et des échecs relatifs à leurs tentatives de dépassement de la neutralité archivistique, de la reconnaissance de l’influence et du pouvoir des archives, et de l’exécution de changements exigeants mais fructueux.

Biographies

Jennifer Douglas est professeure adjointe à l’iSchool (École supérieure de bibliothéconomie, d’archivistique et de sciences de l’information) de l’Université de Colombie britannique (UBC), où elle propose des cours sur les archives individuelles et communautaires ainsi que sur la représentation archivistique. Ses recherches l’amènent à étudier le rôle de l’archivage dans la vie personnelle des individus et des communautés. Elle participe actuellement à un projet financé par le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada, qui vise à examiner les rapports entre l’archivage et le travail de deuil et à définir comment une meilleure connaissance du rôle affectif et émotionnel des documents d’archives dans la vie des gens pourrait permettre d’aboutir à des paradigmes d’accès aux archives plus conviviaux, plus accueillants et plus réceptifs.

 

Michaela Hart est Archiviste principale au département de la Santé et des Services à la personne de l’État de Victoria. Actuellement très impliquée dans un projet de conservation numérique, son travail se fonde sur des photographies, des supports magnétiques et des artefacts qui ont de la valeur pour les personnes ayant été placées en institutions d’accueil. Elle tient absolument à faire avancer le débat sur le thème de l’affectivité au travail et des pratiques archivistiques ainsi que sur la manière d’imposer des pratiques qui tiennent dûment compte des traumatismes subis. Son parcours antérieur, dans le monde des soins médicaux et du développement communautaire, lui a permis de bien comprendre le rôle que peuvent jouer les archives dans la recherche de la justice et de la paix. Les répercussions à long terme de la violence structurelle et des inégalités continuent de motiver les actions entreprises par Michaela Hart, qui cherche en permanence à trouver l’occasion d’allier la pratique du métier d’archiviste à la recherche dans des espaces favorables à la transformation sociale. Elle est titulaire d’un master en Études sur la paix et en Gestion archivistique et informationnelle. Sa thèse de recherche concernait le rôle de la gestion du changement et de la conservation numérique dans les archives australiennes.

 

Nicola Laurent est Archiviste principale « projets » au sein de l’équipe de ressources internet Find & Connect, au Centre de recherches pour l’apprentissage en ligne de l’Université de Melbourne. Elle défend fermement des pratiques archivistiques tenant compte des traumatismes, y compris grâce à un accès durable aux supports en ligne par la conservation des liens, ce qui l’amène à aborder la problématique du glissement des contenus et des liens rompus, et soulève la question de l’impact des traumatismes indirects sur les archivistes. Par le passé, elle a déjà présenté des exposés relatifs à des thèmes tels que les traumatismes indirects, l’affectivité au travail, les liens brisés, les calendriers interactifs et l’engagement communautaire. Nicola Laurent est vice-présidente de la Société des archivistes australiens et, en 2016, a été boursière dans le cadre du programme « Nouveaux professionnels » du Conseil international des archives. Au cours de son master en systèmes d’informations professionnelles pour les entreprises à l’Université Monash, elle a effectué un semestre d’études au Simmons College, à Boston.

 

Proscovia Svärd est conférencière principale et chercheuse à la faculté des Sciences, de la Technologie et des Médias du département des systèmes et technologies de l’information, Forum « numérisation », de l’université de Suède centrale. Entre 2016 et 2017, Proscovia Svärd a poursuivi ses études doctorales à l’École de recherches et d’études de 3e cycle de l’Université d’Afrique du Sud. Elle est enseignante-chercheuse au département des sciences de l’information à l’Université d’Afrique du Sud. Elle a exercé le métier d’archiviste auprès de l’Institut nordique pour les recherches africaines à Uppsala, en Suède, de gestionnaire de projet de recherche dans le cadre du programme pour la transition post-conflit, pour l’État et la société civile, et a coordonné un projet documentaire nordique relatif à la lutte pour la libération en Afrique australe (www.liberationafrica.se). Elle est titulaire d’un doctorat de l’Université d’Amsterdam, d’une licence en informatique et systèmes, d’une licence et d’un master en archives et sciences de l’information de l’Université de Suède centrale et d’une licence ès sciences en sciences de l’information et des médias de l’Université d’Uppsala, en Suède.

 

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