Du 14 mars jusqu’au 15 mai, le Secrétariat a publié un appel à nominations au Comité de nomination des « Amis de l’ICA », un groupe de cinq personnes nommées par la Présidente de l’ICA : Sarah Tyacke (Royaume Uni), Nolda Römer Kenepa (Curaçao), Simon Chu (Hong Kong) et Ian E. Wilson (Canada) auxquelles s’ajoutait, à titre de membre d’office, Carlos Serrano Vásquez (ICA).
Cette année, le Comité a reçu treize candidatures d’excellente qualité. Selon le règlement intérieur de l’ICA (version de 2021), l’Assemblée générale de l’ICA a le droit de désigner un maximum de quatre « Amis » lors d’une année de Congrès, ce qui est le cas en 2023. Ainsi, à l’issue d’un processus de consultation et de réflexion approfondi de quatre semaines, mené entre le 16 juin et le 12 juillet 2023, le Comité de nomination des « Amis de l’ICA » a décidé, à l’unanimité, de recommander que les quatre personnes suivantes soient élevées au rang d’« Amis de l’ICA ».
De gauche à droite : Dr. Abdulla Alraisi (Emirats Arabes Unis), Papa Momar Diop (Sénégal), Dr. Anna Leonor Szlejcher (Argentine) et David Fricker (Australie).
Dr Abdulla Alraisi, Émirats arabes unis
Au cours des deux dernières décennies, l’ICA a pu bénéficier du dévouement d’Abdulla Alraisi. Tout en faisant progresser le programme d’archivage des Émirats arabes unis et en forçant le respect de la communauté nationale et internationale, il a rendu service à l’ICA, d’abord en tant que Président d’ARBICA et, ensuite, en tant que membre du Comité exécutif de l’ICA, en occupant le siège spécial de Vice-président chargé du marketing et de la collecte de fonds. C’est grâce à ses efforts que les premières démarches de création et de mise en œuvre du progiciel Accès à la Mémoire (AtoM), désormais utilisé par plus de 1 000 services d’archives à travers le monde, ont pu avoir lieu. Il a été à l’origine de l’accueil chaleureux réservé à plusieurs événements majeurs de l’ICA, dont la Conférence CITRA en 2005, le Congrès de l’ICA de 2020, reporté à 2023, ainsi que d’autres réunions de grande importance.
Nommé par le Directeur général de l’UNESCO à la présidence du Comité consultatif international du Programme « Mémoire du Monde », il a initié un examen approfondi du programme et son actualisation. Pour citer les propos d’un des ambassadeurs de l’UNESCO : « L’habileté dont il a fait preuve en ménageant les différentes sensibilités et les enjeux diplomatiques au sein de l’UNESCO a permis de donner un nouvel élan à la valeur accordée par les États Membres de l’UNESCO au patrimoine documentaire ».
Par leur générosité, les Émirats arabes unis ont largement favorisé le développement de l’archivage via l’ICA et dans de nombreux pays, en grande partie grâce à l’énergie, à l’engagement et à la personnalité attachante d’Abdulla Alraisi.
Papa Momar Diop, Sénégal
Largement reconnu tant au Sénégal qu’en France, Papa Diop a entamé sa carrière d’archiviste il y a une cinquantaine d’années, avant de grimper les échelons pour accéder au poste de Directeur des Archives nationales du Sénégal. En sa qualité de professeur d’université et d’auteur de nombreux ouvrages sur les différents aspects de l’archivage, il a pu contribuer à la formation d’une nouvelle génération d’archivistes. Grâce à son implication au sein de WARBICA et sa défense inébranlable de l’importance des archives, il a pu se positionner à la tête du développement de l’archivage au Sénégal ainsi que dans toute l’Afrique de l’Ouest.
Le rayonnement international de M. Diop a commencé à prendre de l’ampleur en 2008, lorsqu’il a été nommé au poste d’ambassadeur du Sénégal auprès de l’UNESCO. Les conseils qu’il a pu prodiguer à l’ICA sur le plan stratégique et sa participation active ont joué un rôle décisif dans l’obtention de l’approbation de l’UNESCO pour la création d’un document à caractère tout à fait fondamental, à savoir la Déclaration universelle sur les archives (2011). Le retentissement de ce texte, qui affirme avec force le rôle des archives dans nos sociétés, résonne encore aujourd’hui, car nos collègues continuent de s’en inspirer et de s’en servir.
Depuis lors, M. Diop a exercé la fonction de Vice-président du Comité consultatif international encadrant le Programme « Mémoire du Monde » de l’UNESCO, où il a contribué aux efforts visant à en asseoir la crédibilité. Il fut également nommé par l’UNESCO à la Commission internationale pour la Recherche de la Paix dans le cadre du prix Félix Houphouët-Boigny. Sur la scène internationale, ses actions et son professionnalisme ont permis d’illustrer l’importance fondamentale des archives, qui favorisent l’entente internationale.
David Fricker, Australie
Au cours de la dernière décennie, David Fricker a réussi à imposer un mode de fonctionnement dynamique et collaboratif au sein de l’ICA. Avec son équipe à la tête de l’association, il a chapeauté la mise en place d’un nouveau plan stratégique. Il a soutenu inlassablement le Programme pour l’Afrique, ce qui s’est traduit par l’organisation de la conférence annuelle de 2018 à Yaoundé. L’année suivante, il a accueilli la réunion annuelle à Adélaïde en guise de prélude au Sommet ICA/NAA sur les questions autochtones et à l’adoption de la Déclaration de Tandanya-Adélaïde, destinée à inciter les services d’archives à envisager l’histoire et la préservation de la mémoire du point de vue des peuples aborigènes. Il a également présidé à la montée en puissance du Programme Nouveaux Professionnels » et du Programme de formation, et a vivement soutenu de multiples initiatives au sein de PARBICA. Il a développé efficacement les relations avec l’UNESCO, en participant activement au Programme « Mémoire du Monde » et au projet PERSIST, tout en faisant entendre la voix de l’ICA sur les enjeux internationaux de la gestion documentaire. En parallèle, M. Fricker a dirigé les Archives nationales d’Australie en s’attaquant sans faillir à des questions relatives à la création d’installations essentielles, aux financements et à des contentieux juridiques.
En bref, comme le résume l’un de ses collègues : « David a été un leader transformateur pour l’ICA, …servant avec verve, intelligence et une grande vision. Sous sa direction, l’ICA est devenue plus inclusive, plus efficace et plus influente. »
Dre Anna Leonor Szlejcher, Argentine
Anna Szlejcher a apporté une contribution significative au Conseil International des Archives, celle-ci ayant exercé un impact majeur sur la profession, notamment dans le secteur de l’archivage latino-américain. Il convient avant tout de souligner sa participation active comme membre du Comité directeur de la Section de l’ICA pour l’Enseignement de l’Archivistique et la Formation des Archivistes, de 2004 à 2008, et son rôle de premier plan en tant que Secrétaire de ce Comité directeur, de 2008 à 2016, poste qu’elle fut la première personne non-anglophone à occuper. Pendant plus de quarante ans, Mme Szlejcher a enseigné à l’Université nationale de Cordoue en tant que professeure d’archivistique et de gestion documentaire, en donnant de nombreux cours de 3e cycle dans des domaines pointus. Elle a également exercé son métier de professeure au Centre interaméricain pour le développement des archives (CIDA) (1974-1988), hébergé par l’Université nationale de Cordoue et créé sous l’égide de l’Organisation des États américains (OEA).
Mme Szlejcher a également accompli trois mandats en tant que Directrice élue de l’École d’Archivistique de la Faculté de Philosophie et des Sciences humaines de l’Université de Cordoue (1998-2002 et 2008-2010). Elle fut en outre conseillère titulaire représentant la Faculté du Conseil de l’École d’Archivistique de l’Université nationale de Cordoue (2002-2004). Elle a poursuivi sa collaboration avec l’ICA par le biais de son implication au sein de l’Association latino-américaine des archives (ALA) et de son rôle en tant que Coordonnatrice générale du diplôme d’archivistique, gestion documentaire et administration des archives proposé par le Réseau ibéro-américain d’enseignement archivistique universitaire (GE RIBEAU ALA) depuis 2021. Anna est une collègue très appréciée et influente.
Félicitations aux nouveaux « Amis de l’ICA » !